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Isabelle Ablain, hypnothérapeute partage son parcours de reconversion

Isabelle Ablain, hypnothérapeute partage son parcours de reconversion

Isabelle Ablain - Hypnothérapeute et fondatrice de Kiddy Mind
Pour ce nouvel article (et épisode de podcast), je vous invite à découvrir le parcours de vie et la reconversion d’Isabelle Ablain, hypnothérapeute et fondatrice de Kiddy Mind. Elle partage avec nous ce qu’elle fait et qui elle est maintenant mais aussi son parcours qui l’a amené là aujourd’hui.
 
De plus, mon intention dans ce genre de partage d’expérience de parcours de reconversion, c’est évidemment de vous inspirer mais aussi de montrer la réalité de ce qui est l’entrepreneuriat et à quel point l’être est essentiel dans nos accomplissements.

Disponible également sur l’une des plateformes suivantes : Spotify Anchor – Google Podcast 

Qui est Isabelle Ablain, hypnothérapeute et fondatrice de Kiddy Mind

Je m’appelle Isabelle Ablain, j’ai toujours été dans l’accompagnement depuis le début de ma carrière puisque je suis éducatrice spécialisée de formation initiale. Donc, j’ai travaillé auprès d’enfants en difficulté, en protection enfance et puis auprès d’un public d’enfants et d’ados avec handicap. Et puis en 2016, j’étais cheffe de service d’une structure pour enfants et ados avec autisme. J’ai quitté ce poste qui était pourtant très sécurisant. C’était tout ce dont j’avais rêvé. Je m’étais projetée dans cette évolution de carrière depuis plusieurs années. Sauf que je ne m’y retrouvais plus. Je ne me sentais plus alignée. J’avais plus ce feu intérieur qui me guidait depuis des années. Et, je sentais que je m’éteignais à petit feu. Donc, je suis partie après avoir négocié une rupture conventionnelle. 

 

Je me suis formée à l’hypnose quelques mois auparavant, sans savoir que j’en ferais quelque chose, que je pourrais en faire un métier. C’était plus pour moi, pour avoir un meilleur à ce moment-là. Et donc je suis partie en 2016 et j’ai ouvert un cabinet en tant que praticienne en hypnose, en libéral. Donc pratique toute nouvelle. Alors l’accompagnement pas du tout. Mais l’accompagnement toute seule, en libéral, sans le cadre institutionnel, sans l’équipe, etc. c’était très nouveau. 

 

Et puis, sans rentrer dans les détails, je me suis assez rapidement spécialisée dans l’accompagnement des enfants et des ados. Avec l’idée de pouvoir, parce qu’il n’y avait pas grand-chose à l’époque, en tout cas, quand moi je cherchais des infos et des formations un peu spécialisées là dessus. Avec l’idée de pouvoir transmettre aussi ce que moi je mettais en place en cabinet. Ça ne s’est pas fait tout de suite. Et puis “l’opportunité des confinements” a fait que je me suis dit : “C’est l’occasion. Tu as le temps.

 

Suite à cette réflexion, j’ai créé un accompagnement et une formation en ligne, pour accompagner les professionnels de l’accompagnement à travailler avec les enfants et à adapter surtout l’hypnose à ce public spécifique. Parce qu’on accompagne pas les enfants comme on accompagne les adultes. 

 

C’est le principal de mon activité. Je m’occupe de l’accompagnement des membres de cette formation et du déploiement de cet accompagnement. Cela fait maintenant 6 ans que je suis entrepreneure. C’est un monde très très nouveau que j’ai découvert.

Son déclic pour se décider à se reconvertir dans l'entrepreneuriat en tant qu'hypnothérapeute et son parcours de reconversion

Les débuts de la réflexion vers la reconversion professionnelle

Je crois qu’il y a eu plusieurs choses. C’est-à-dire qu’avant même de découvrir l’hypnose, j’ai découvert l’infopreneuriat. (le fait de pouvoir accompagner et transmettre en ligne avec tout l’aspect marketing qui va avec). Ce n’était absolument pas mon monde. J’ai découvert. J’ai avalé des vidéos, des tutos autant que je pouvais, parce que c’était vraiment un truc qui m’a beaucoup nourri, que je trouvais passionnant. 

 

Et étrangement, sans savoir que j’en ferai mon métier un jour.  Et en même temps, ça m’a connecté à ma valeur “liberté” qui, chez moi, est très très forte. Et donc ça m’a connecté à ce truc là dans un moment où je me retrouvais plus forcément dans mon job de salariée. Je me disais : “Mais vraiment, on peut avoir cette liberté de pouvoir choisir ce qu’on a envie de faire chaque jour, comment on a envie de le faire, comment on a envie d’accompagner, etc. Ça, c’est resté dans un coin de ma tête pendant plusieurs mois.

 

En parallèle, l’hypnose, c’est quelque chose que j’ai découvert au départ au travers de mon frère qui la pratique plus une hypnose ludique. Pas une hypnose d’accompagnement au départ. C’était quelque chose dont je me sentais d’ailleurs assez éloignée. À ce moment-là, je trouvais ça assez surprenant. Et puis j’y suis venue avec mes enfants. J’ai commencé à m’intéresser aussi à ce que l’hypnose pouvait amener à pouvoir apaiser certaines émotions, certaines inquiétudes, …

 

Plusieurs petites choses comme cela sont arrivés dans mon quotidien. Puis en m’y intéressant de plus en plus, parce que aussi, en parallèle, encore une fois dans mon job, je me suis toujours beaucoup formée, de tout le temps, tout le temps. Je n’ai jamais arrêté de me former. Et c’est vrai qu’il y a eu un moment où je me suis inscrite en D.U. autisme. C’était super intéressant mais ça tournait encore dans le champ de l’autisme. Je sentais que ça ne me nourrissait plus et que j’en voulais plus de faire uniquement des formations en lien avec le social et le médico social. Et donc je me suis dit, j’ai envie de vraiment faire autre chose. J’avais repéré une formation complète pour être praticienne en hypnose. 

 

Cela n’a pas été simple au départ, tu t’en doutes. Parce que rien que de prononcer le mot hypnose, les organismes de financement ferment la porte tout de suite. Et généralement, quand on me ferme une porte, je me dis ce n’est pas grave, je vais en ouvrir une autre. Ce n’est pas possible. J’ai envie de faire cette formation. Je veux faire cette formation. Quand on me dit non, tu pourras pas ça, ça active plein de trucs en mode “Si, si, je vais pouvoir.” Donc j’ai remonté mon dossier complètement différemment jusqu’à ce que ça passe. Donc ça a pris plusieurs semaines. C’est passé. Le dossier a été financé. J’y suis allée vraiment, au départ, pour découvrir. Et je crois qu’au-delà de découvrir un outil, je me suis découverte moi-même.


En fait, cela a été un vrai chemin où je me suis pris une grosse claque. Je crois que ça a été vraiment le début de ma découverte aussi avec le champ du développement personnel au sens large. Et je me souviens qu’à chaque fois que je revenais d’une semaine complète de formation en plus, j’étais en formation à 300 kilomètres de chez moi, donc je partais toute une semaine. J’étais complètement dans ma bulle. Et quand je revenais en réunion d’équipe le lundi matin, il y avait un contraste qui était de plus en plus terrible. J’avais la sensation d’enfermement qui était de plus en plus grande. Je me disais : “Je ne peux plus. Je ne peux plus travailler là.

L'hypnose, le déclic et le tremplin dans ton parcours de reconversion ?

J’ai construit mon projet de reconversion quand j’étais encore salariée. C’est-à-dire que je ne suis pas partie en disant : « On verra bien.” C’était déjà suffisamment flippant comme ça de quitter un CDI bien payé, proche de chez moi, 9 semaines de CP… Sur le papier, il n’y avait rien à redire. En plus, j’avais des enfants en bas âge à ce moment-là. Il n’y avait pas grand chose qui aurait pu faire que j’ai envie de partir. 

Et pourtant, à chaque fois que je revenais de formation, je me disais : “Je n’en peux plus. Il faut que je fasse autre chose”. Et donc, assez vite j’avais déjà mon temps de travail qui était un peu réduit puisque j’étais encore en congé parental à cette période là. Et donc,  j’en ai parlé à mon employeur pour pouvoir commencer à exercer. Quand j’ai eu ma certification, j’ai eu mon premier client une semaine après. Mon site Internet était fait. C’est là que c’est intéressant. C’est que tout ce que j’avais commencé à apprendre, tout ce dont je m’étais nourrie sur le marketing, la communication digitale, etc. m’a servi à ce moment-là. En effet, j’ai créé mon site internet toute seule. J’ai découvert et j’ai appris à utiliser WordPress toute seule derrière mon ordi. 

 

J’ai terminé ma formation, j’étais encore salariée. Je l’ai terminé en janvier 2016 et j’ai quitté mon CDI en septembre. Et donc, si tu veux, j’ai fini fin janvier. Mon site était prêt. Les cartes de visite étaient prêtes. J’ai eu mon premier client le 7 février. Et puis c’était parti. Je me suis dit si j’attends, je vais retomber dans un truc où je vais me dire “Je ne suis plus légitime. J’suis pas capable.”  

Là, je sentais que j’étais dans l’énergie de tout ce que je venais d’apprendre et qu’il fallait que je le mette en pratique tout de suite. Donc ça s’est fait de manière très partielle au départ, mais du coup, très vite, ça m’a permis de toucher aussi cette liberté dans le quotidien qui a fait qu’assez vite, je me suis dit qu’il faut que je parte. J’ai amorcé à ce moment-là, la question de la rupture conventionnelle, peut-être au mois de mai. Et puis je suis parti en septembre.

Et quand je suis partie, j’avais déjà un début de clientèle qui s’était mis en place. J’avais complètement boosté ma communication de façon à ce que je puisse démarrer avec quelque chose qui était déjà un peu construit.

Comment s'est passé concrètement le lancement de ton activité en ligne ?

C’est monté quand même progressivement. Effectivement, le fait d’avoir les allocations chômage, ça permettait de me dire : “Je peux développer mon activité comme je le souhaite.

Comme j’aime beaucoup lancer des projets, j’ai toujours énormément d’idées, je me suis un peu cramée la première année. C’est-à-dire que j’ai voulu tester plein de choses. C’est un peu comme si je pouvais renouer avec ma créativité. En fait, la première année, j’étais en mode : “Ah mais en fait tout est possible. Je peux accompagner des enfants, des adultes, en entreprise, …

 

Tu découvres un truc où finalement, tu n’as que des comptes à rendre à moi même (et à mes clients aussi, bien sûr). Mais en fait, tu peux tout faire. Et donc, j’ai commencé à lancer des ateliers. J’ai testé plein de choses. Effectivement, avec cette sécurité qu’amenaient les allocations chômage, je me disais : “ Bon, quoi que je lance, je sais que j’ai quand même ce petit coussin de sécurité qui est rassurant.” Mais en même temps, le temps passe extrêmement vite. Donc au bout d’un an où quand même, j’avais le focus de développer le cabinet puisque c’était ce que je souhaitais faire. Mais je sens que je m’éparpille aussi beaucoup. Et puis, à force de tester des trucs, il y avait des choses où je me disais : “Non, ça, ça ne me convient pas, donc je mets de côté. Je laisse tomber.

 

Mais, j’ai réussi à me dégager un chiffre d’affaires qui était correct assez rapidement. Même si j’avais quand même perdu en revenu par rapport au salaire que je gagnais avant quand j’étais cheffe de service. 

 

Mais la liberté que j’avais gagnée me faisait dire : “Mais jamais, je ne pourrai retourner en arrière.” Parce que pendant plusieurs mois, je me disais je pense pour me rassurer, pour rassurer l’entourage aussi. Je me disais : “Bon, de toute façon, je sais que si ça ne fonctionne pas, je trouverai toujours un poste. Il n’y aura pas de souci.” 

 

Mais effectivement, un des plus gros risques, c’est que quand tu goûtes à cette liberté là, tu peux plus. En fait, tu peux toujours, mais c’est compliqué de se dire qu’on va faire marche arrière. En tout cas, moi, je l’aurai vécu comme ça. Parce que ce n’est pas forcément une marche arrière en plus. Je pense qu’on peut avoir des mouvements. On se dit : “Là je reprends un boulot de salarié car si c’est pour m’effondrer ce n’est pas possible. Ou bien ce n’est peut être pas maintenant. Et puis c’est peut être capitaliser sur une expérience qu’on pourra réutiliser plus tard.” 

 

Je ne dis pas que ça aurait été un échec de revenir en arrière, mais en tout cas, je sentais que chaque jour qui passait me faisait dire que c’était de moins en moins possible d’imaginer pouvoir revenir en arrière. Et puis, quand t’as les allocations chômage, tu commences à voir le bout qui s’épuise, tu peux avoir un levier vraiment intéressant. J’ai trouvé un truc très intéressant qui se passe. C’est que, là où je m’étais endormie sur mes lauriers, c’est-à-dire que j’avais suffisamment pour vivre sans travailler à temps plein. Comme mes filles étaient encore petites, je ne voulais plus travailler à temps plein, le chômage complétait donc ça me convenait bien. Et puis après, je me disais : “Est-ce que je me vois faire ça tout le temps ? Et puis quand tu n’auras plus les allocations chômage, est-ce que je me vois continuer comme ça ? ” La réponse assez vite, c’est non et c’est OK. Donc du coup, si demain il n’y a plus rien et que je compte que sur moi même il va falloir que je mette le paquet sur le développement. 

 

C’est à partir de là que j’ai beaucoup accentué sur le développement, l’accompagnement des enfants et des ados et on était assez peu à ce moment-là.

Comment Isabelle a affiné son positionnement dans son parcours de reconversion ?

C’est d’abord parti de quelque chose que j’avais envie de faire. Je me souviens que quand j’étais encore en formation, c’était quelque chose dont je parlais beaucoup. Assez vite, je me suis dit : “Super, on apprend des outils vraiment intéressant. Mais concrètement, si je veux les adapter aux enfants, comment on fait ?” 

 

De ce fait, j’ai testé sur la première année. En plus, l’hypnose, maintenant on en entend plus parler comme un outil vers lequel les parents peuvent aller assez facilement pour leurs enfants. Mais il y a six ans, c’était moins le cas. Pour autant, je trouvais qu’il y avait un potentiel énorme. 

 

Ce qui m’a beaucoup aidé, c’est ma casquette de travailleur social en tant qu’éducatrice spécialisée et ancienne cheffe de service. Je sais que ça a rassuré énormément de parents et donc l’hypnose était un outil qui venait se mettre en plus dans le cadre d’un accompagnement global. Et d’ailleurs, c’est ce que je transmets aujourd’hui dans ma formation. C’est qu’au départ, j’ai beaucoup misé sur l’outil l’hypnose. 

 

Et même moi, je ne m’y retrouvais pas à vouloir faire de l’hypnose à tout prix. Il y a un truc qui manque. Je ne trouvais pas et je me disais mais c’est pas possible, t’as quasiment 20 ans de pratique dans l’accompagnement. Et je sentais qu’il y avait des trucs qui n’étaient pas très fluides parce que je mettais tout sur l’outil en question. Sur “il faut faire l’hypnose ». Sauf qu’en fait, à la base, et je crois que c’est là que j’ai switché et que vraiment c’est quelque chose qui s’est développé. Parce que moi j’étais enfin vraiment alignée avec la manière dont j’avais envie de travailler. C’est que pour moi, c’est que je vais accompagner des enfants et des familles comme je sais le faire et je vais mettre l’hypnose au service d’un accompagnement et pas l’inverse. Je ne vais pas mettre en avant l’hypnose. C’est valable avec n’importe quel outil, je pense. 

 

Mais voilà, je sais accompagner, c’est mon métier. Et l’hypnose va arriver là-dessus. Et quand j’ai capté ce truc-là, il y a beaucoup de choses qui se sont ouvertes. En fait, j’ai senti que moi j’étais plus alignée. Mes accompagnements étaient plus fluides. J’avais déjà de très bons retours, mais je me sentais encore plus légitime à pouvoir accompagner de cette manière là. C’était un vrai bonheur parce que là où, je me sentais souvent bridée dans les institutions dans lesquelles je travaillais à pouvoir faire comme je l’aurais voulu. En tout cas, quand je prenais la liberté de le faire, j’avais toujours un médecin ou un collègue qui disait “Non, il ne faut pas.Il ne faudrait pas que tu fasses cela de cette manière là”. 

 

Et donc, du coup, souvent en institution, tu te remets derrière le masque derrière lequel on imagine que tu devrais être. Je caricature un peu, mais quand même. Le libéral m’a permis de virer ça, et d’accompagner avec celle que je suis dans la vraie vie. Et ça, ça change aussi beaucoup dans la relation thérapeutique. Quand tu t’autorise à être toi-même, forcément celui qui l’accompagne va s’autoriser à l’être plus facilement.

Les moments de doute et les moments difficiles et comment les dépasser pendant son parcours vers l'entrepreneuriat

Premièrement, je voulais faire un point. Je crois qu’on peut capitaliser sur les moments où on a été épanoui, mais aussi sur les moments où ça a été compliqué. Parce que je crois que ces moments-là, ça m’a beaucoup aidé à me dire : “ça, ce n’est pas quelque chose que j’ai envie de faire vivre aux gens que j’accompagne.” Je trouve que de toute façon, quand on est dans le cadre d’une reconversion professionnelle, on ne sort pas de l’œuf. Tout ce qu’on a vécu dans notre vie perso et pro, de toute façon, c’est quelque chose qu’on peut ramener au service notre entreprise. Et en plus, je ne crois pas au hasard. Je me dis quand un moment donné, tu as tout qui s’enchaînent, forcément, il y a plein de choses de ton expérience passée qui sont réutilisées.

 

Le premier gros doute, ça a été : “Est-ce que je ne fais pas une énorme boulette de partir ?

Et puis, parce que ça n’engage pas que moi. C’est-à-dire que je suis mariée et maman, avec un crédit maison. Je me dis : “OK, c’est mon envie à moi de partir mais ça engage aussi mon mari et ma famille. Si je me plante, peut-être que je vais les entraîner avec moi dans ma chute.

 

Donc un des premiers trucs pour moi, j’en ai beaucoup parlé avec mon mari. J’avais besoin symboliquement qu’il me suive sur ce projet là. Même s’il avait aussi la trouille que moi (voir plus même), pour autant, il me disait : “En même temps, si c’est pour que tu t’éteignes dans ton job, ce n’est pas la peine.”

 

Donc le premier doute était là. Puis après, j’ai envie de dire qu’il y en a tout le temps des doutes. Il y a des périodes plus compliquées que d’autres. Peut être que la deuxième période de gros doute, ça a été une fois que j’ai lancé plein de projets, au terme de la première année, puis de me dire : “Wow, c’est génial, je peux tout faire. Mais qu’est ce que je veux vraiment faire ?” Et donc, du coup, à nouveau,j’ai eu ce doute et cette peur de me renfermer dans quelque chose qui ne me convenait pas. Crainte que j’ai balayé assez vite en même temps en me disant que si ça n’allait pas je changerai. J’ai toujours fonctionné comme ça. J’ai quitté plusieurs CDI. Je n’aime pas me sentir prisonnière de quelque chose. Donc je me disais ce n’est plus parce que je ne suis plus salariée de quelque chose que si demain ça ne va pas, ça ne marche plus aussi bien, j’en ai marre…. Je me relancerai sur autre chose. 

 

Je pense que le truc qui est le fil rouge qui me tient et qui me guide, c’est une espèce de connexion très forte à ce besoin et cette envie de liberté. Je crois que c’est ça qui me guide beaucoup en toile de fond. C’est une espèce de foi, de certitude dans l’idée que ça va fonctionner. Je ne sais pas comment, mais ça va le faire. Je prends chaque difficulté qui arrive, chaque obstacle comme tel. 

 

“Ok. Là, c’est un obstacle. Qu’est ce que je vais en faire ? Est ce que j’ai vraiment envie ?”

J’ai l’impression que ça vient comme tester mon envie de le faire, d’y aller vraiment au-delà de cet obstacle. Si je suis vraiment connectée à mon envie, peu importe l’obstacle, j’y vais.

Alors j’ai accusé le coup comme tout le monde. Tu as des moments où tu as moins d’énergie, moins de motivation, … J’en ai plein plein des moments comme ça, j’en ai encore parfois. Mais ce n’est plus du tout les mêmes qu’au début. Je me connecte à ce que je veux vraiment et ça va mieux. C’est ça qui me permet d’avancer tout le temps. Mais oui, des doutes et des peurs, il y en a tout le temps. Sauf qu’elles évoluent.

Les ressources utilisées au quotidien dans le quotidien d'entrepreneure

Je me suis fait accompagner depuis le début. Alors ça aussi, ça a beaucoup évolué. Au départ, quand j’avais que la pratique au cabinet, j’avais un accompagnement au départ en présentiel. Et puis après en ligne, en mode supervision, avec un thérapeute qui était aussi mon mentor, qui m’accompagnait par rapport à la pratique de libéral que j’exerçais en cabinet. Et puis, parce que c’est très riche, ça permet aussi de voir ce que font les autres, de s’en inspirer, de pouvoir échanger et de ne pas se sentir seul. 

Parce que c’est vrai que je sortais presque 20 ans en institution. Le travail d’équipe, ça faisait partie de mon quotidien. Je me suis construite comme ça et ce n’est pas évident quand on se retrouve entrepreneur. On est vite tout seul et confronté à la fois à comment développer son cœur de métier en tant qu’entrepreneur, mais aussi tout ce qu’il y a autour. (l’administratif, la comptabilité, la communication, le marketing, …) Ce sont des aspects auxquels on pense pas forcément au départ parce qu’on est très connecté à quel est le métier que j’ai envie d’exercer. Sauf qu’il n’y a pas que ça.

Donc oui, j’ai été accompagnée au départ en mode supervision. Et puis là, aujourd’hui, j’ai rejoint depuis un an et demi maintenant un groupe d’infopreneurs avec des entrepreneurs qui délivrent principalement leur activité en ligne. On se retrouve toutes les semaines en petits groupes. Il y a des coaching de groupe, il y a des rencontres en présentiel. Et puis régulièrement aussi, ça m’arrive de prendre des accompagnements ou des formations en ligne d’autres coachs pour aller voir aussi d’autres énergies sur d’autres niveaux d’accompagnement. Et je me nourris beaucoup de ça. Vraiment aujourd’hui, ça occupe un quart de mon temps facile. J’y consacre beaucoup de temps parce que je pense que c’est aussi là dedans qu’on se nourrit beaucoup, qu’on s’inspire. C’est aussi ça qui fait que malgré les doutes et les peurs, tu peux continuer parce que toi aussi tu rencontres des collègues qui sont passés par la même étape du chemin dans laquelle tu es. Et que eux, ils sont plus loin et l’ont dépassé. Tu vois qu’il y en a qui sont là où toi t’étais il y a un mois, deux mois, deux ans, trois ans. Et tu dis OK, finalement, on est tous sur le même chemin, on est juste tous pas au même stade. Mais j’avance et ça c’est chouette.

Qu'est ce qui anime Isabelle au quotidien ?

Ce qui m’anime profondément, c’est un truc pour lequel j’ai énormément de gratitude. C’est la communauté qui s’est créée autour de Kiddy Mind. Tous les partages, toute la Solidarité, la bienveillance, … La bienveillance avec un grand B. Je suis hyper fière d’avoir contribué à construire ça parce que ça permet de mettre en lumière aussi plein de collègues qui sont des pépites. Et en fait, j’ai l’impression à ma manière de planter des petites graines et ça va au-delà de moi. C’est-à-dire que j’ai créé ce truc-là mais je vois aussi tout ce que les collègues font sans que j’y sois. Il y a des petits groupes de type cerveau collectif et des temps d’échange qui se créent entre eux. Il y a des projets qui se montent. Il y a des idées, des sources d’inspiration qui se trouvent. Et de savoir que ça, ça va avoir une répercussion chez tous les enfants, ados et familles qui vont être accompagnés. Je trouve ça juste incroyable.

 

Les rencontres que je fais dans le cadre de cette formation sont géniales. Je suis hyper contente de ça.  Depuis quelques mois, il a une collègue, une des toutes premières membres qui nous a rejoints et qui est pédiatre et maître praticienne en hypnose. Et donc je lui ai proposé de reprendre les supervisions pour les membres de la formation. Et pareil, avec elle, c’est une rencontre très forte, très chouette et je me dis waouh ! Ce chemin me permet de connecter avec des gens qui sont juste géniaux et ça c’est trop bien.

 

C’est donc ça qui m’anime beaucoup et c’est ce qui fait que j’ai aussi envie de continuer à emmener loin ce que je propose, avec plein d’autres idées. Ça, c’est ce qui m’anime sur la partie pro. 

 

Et puis la conséquence de ça, c’est dans la vie personnelle. C’est aussi un truc qui m’anime. C’est que cette activité que j’ai construite, que j’affine au fil du temps me permet d’avoir une liberté dans ce que je fais, dans ce que je vis au quotidien, qui est juste génial. Même si je sais que je travaille encore beaucoup, beaucoup et que je n’ai pas encore le temps que j’aimerais avoir complètement pour pouvoir m’occuper davantage de mes enfants, de ma maison, etc. Pour autant, c’est pour cela que ces deux choses-là m’animent particulièrement.

Comment s'est fait la transition entre l'accompagnement des enfants/ados et celui des professionnels ?

Cela s’est fait très vite. Quand j’étais encore salariée, j’avais déjà commencé à être sollicitée sur certaines missions pour pouvoir transmettre. En fait, je crois que c’est ce mode de transmission, de partage, d’échange qui était déjà là. Et assez vite, il y a eu mon envie à moi de transmettre, qui s’est croisé avec pas mal de collègues qui m’ont demandé de les accompagner à accompagner d’autres enfants. C’est un truc qui revenait de manière très très régulière et donc qui venait confirmer que oui, il y avait peut être quelque chose d’intéressant à aller voir de ce côté là. Et puis oui, quand il y a eu le tout premier confinement en mars 2020, le cabinet a été à l’arrêt. 

 

Donc assez vite, suite à ça, j’ai créé un  groupe sur Facebook pour qu’on puisse échanger autour de cette thématique là. J’ai commencé à partager pas mal de trucs et puis après les confinements, chacun a repris son quotidien. J’ai laissé un petit peu de côté. Et puis quand à nouveau en octobre, on nous a dit qu’on allait être confinés. Je me suis dit que c’est un signe. Il faut que j’en fasse quelque chose. Et puis, je n’avais pas envie de subir les aléas des consignes sanitaires et j’avais envie de reprendre le pouvoir  sur mon quotidien et de ne pas subir. Ça, c’était un truc qui était vraiment très inconfortable pour tout le monde. Je n’avais pas envie de continuer à me laisser balloter, à vivre sur les aides. Il y a un côté très passif que j’aime pas du tout. Donc j’avais besoin de rebondir et de me dire non. Je ne dépends pas de ça. Je vais contourner le problème et je vais faire autre chose.

 

Dans les ⅔ jours, j’ai eu plusieurs collègues qui m’ont envoyé des messages pour savoir quand je sortais ma formation, si je faisais de la supervision. Toutes en même temps. Et donc voilà, ça c’est confirmé à ce moment-là.

 

Mais je crois que c’est cette envie de transmettre qui m’amine le plus. C’est quelque chose qui aller déjà dans les premières expériences que j’avais pu avoir en institution. Puisque au départ, j’avais été consultante pour une structure similaire à celle où j’étais cheffe de service pour les accompagner, à revoir tous leurs projets de services dans le cadre de la démarche qualité. Pour moi, c’était un truc qui me tenait à cœur de pouvoir partager ce que nous on faisait. Et puis après, j’ai travaillé pour un organisme de formation pour aller former des collègues à l’accompagnement des enfants et des familles mais du côté de l’autisme, sur cette particularité-là. Et c’est quelque chose qui m’avait énormément plu. En fait, il y a eu ce fil là aussi qui a fait que c’était. C’était presque une continuité en fait.

Sa visibilité et ses projets pour les prochaines années

Ce que j’ambitionne pour Kiddy Mind, c’est que ce soit l’accompagnement vraiment de référence en France, en francophonie voire même au-delà pour tout ce qui est accompagnement des enfants. 

 

Et pour l’instant, c’est très centré “Hypnose”. Mais j’aimerais élargir à l’ensemble des professionnels qui accompagnent les enfants et les ados, de près comme de loin. Parce que je trouve qu’il y a beaucoup à faire et je vois dans les accompagnements vision que je peux faire, … Parce que moi maintenant, je m’occupe principalement de la partie coaching des membres sur tout ce qui est syndrome de l’imposteur, rapport à l’argent, légitimité, etc. Moi je m’occupe plutôt de cette partie là. Et Anne-Gaëlle, la collègue pédiatre s’occupe plutôt de tout ce qui est accompagnement de la pratique professionnelle.

 

Et on voit qu’au final, on parle assez peu d’hypnose. Ce qui pose le plus de problèmes, c’est l’accompagnement en tant que tel. Et je crois qu’il y a énormément à faire dans ce champ là, de pouvoir accompagner les collègues, de leur proposer un espace pour échanger, pour grandir ensemble, pour s’inspirer, pour voir, pour prendre du recul sur comment on peut accompagner les enfants et les familles.

 

Comment on va pouvoir s’ajuster aussi à chaque demande. Ça, c’est vraiment un truc qui me tient à cœur, d’offrir cet espace là d’échange et d’inspiration pour que chaque enfant, ado ou famille qui va rencontrer une difficulté puisse croiser un professionnel qui, à minima, ait conscience des enjeux qui vient quand on accompagne un enfant. On ne peut pas dupliquer une méthode pour tout le monde. (ex: “Mon enfant fait pipi au lit”.) 

 

Je ne vais pas utiliser cette même façon de faire, quelle que soit la raison. On s’adapte. On prend en jeu la systémique de la famille, … Ça, c’est un truc où je pense qu’il y a encore beaucoup à faire.

 

Un grand projet que j’ai envie de développer en parallèle, c’est de pouvoir accompagner les thérapeutes aussi sur cette partie d’alignement à qui on est et ce qu’on veut vraiment. Parce que pour moi, ça va de pair. Effectivement, tu peux avoir tous les outils du monde, toutes les connaissances du monde, si tu ne travailles pas sur l’être et sur qui tu es et comment tu vas, il manquera toujours quelque chose et ça aussi c’est aussi super important.

Conclusion

Le parcours d’Isabelle nous prouve qu’il est essentiel d’aligner son entreprise à qui on est. 

A partir du moment où elle a aligné sa pratique de son ancienne vie à ce qu’elle avait envie de faire, elle a pris du plaisir et c’était beaucoup plus facile dans la pratique. Et je pense que moi aussi, que tout part de là.

 

Vous pouvez la retrouver sur Facebook et Instagram (Kiddy Mind et @kiddy.mind)

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