Comment Financer sa Transition Professionnelle ?
Changer de métier et suivre une formation dans le cadre d’une reconversion peut faire peur, surtout à l’âge adulte. En plus des peurs liées au changement de vie, il y a aussi les peurs liées aux finances. La transition professionnelle se fait sur plusieurs semaines voire plusieurs mois. Pendant ce laps de temps, tu ne pourras pas forcément travailler à temps plein comme tu le faisais. Il faut alors trouver des solutions. Que tu sois encore dans ton travail qui ne te convient plus ou que tu sois inscrite à Pôle Emploi, il est possible de se faire aider financièrement dans sa transition de vie professionnelle. En effet, nous avons la chance de vivre dans un pays qui facilite la reconversion professionnelle grâce à de nombreuses aides. Je vais donc te donner quelques pistes pour que tu saches comment financer sa transition professionnelle ?
Le Compte Professionnel de Formation (CPF)
C’est sûrement le dispositif le plus connu en termes de financement de formation. Surtout depuis quelques années où le système a changé et dont on a dû transférer nos heures de l’ancien compte (DIF) vers le nouveau (CPF). Avant, chaque salarié accumulait des heures de formation en fonction de son activité. Aujourd’hui, il accumule des euros. (500€ par année de travail dans la limite de 5000 €) Le montant varie pour les salariés peu ou pas qualifiés (800€/an dans la limite de 8000 €).
Tu es libre de choisir la formation que tu veux financer avec cette enveloppe. Ce n’est pas obligé que ce soit en lien avec ton projet de transition professionnelle.
Grâce à ton compte CPF, tu peux réaliser un bilan de compétence, être accompagnée pour une V.A.E. (validation des acquis de l’expérience), financer ton permis de conduire, apprendre une langue étrangère, créer ou reprendre une entreprise, … Il faut juste qu’elle soit présente dans le catalogue des organismes ayant reçu l’accréditation de l’Etat.
Si tu ne connais ton solde, je t’invite à aller sur le site “Mon compte formation” et de t’inscrire. Tu pourras ensuite regarder les formations disponibles.
Selon l’enveloppe, la formation sera intégralement ou partiellement prise en charge. De plus, il existe des aides complémentaires pour compléter le financement de la formation via le CPF. (employeur, Pôle Emploi, régions, …)
La Rupture Conventionnelle
En cas de contrat à durée indéterminée, cela reste la seule solution sûre pour pouvoir bénéficier des allocations chômage (ou A.R.E.)
La rupture conventionnelle permet de convenir d’un accord commun entre l’employeur et son salarié sur les conditions de rupture du contrat de travail qui les lie. Elle ne peut pas se faire oralement. Même s’il s’agit d’une rupture à l’amiable, il faut absolument qu’elle soit rédigée. De même pour la convention de rupture conventionnelle individuelle qui doit être rédigée puis signée par les deux parties.
Le salarié ayant obtenu sa rupture conventionnelle aura d’une part droit à l’A.R.E (Allocation de retour à l’Emploi) mais aussi à une indemnité de fin de contrat calculée en fonction de son ancienneté dans l’entreprise. Plus un salarié est depuis longtemps dans l’entreprise, plus il coûtera cher à l’entreprise. Cela peut donc s’avérer plus compliqué de l’obtenir si vous avez beaucoup d’expérience. Le salarié ne peut pas obliger son employeur à accepter la demande. Il est dans son droit de refuser. Cependant, il est possible lors d’un entretien avec lui, de négocier les modalités de rupture. (préavis à effectuer ou non, date de la rupture, montant de l’indemnité versée, …)
Si tu le souhaites, tu peux être assisté d’un représentant du personnel ou d’un autre collègue. Il faudra cependant avertir l’employeur en amont. La réciproque est valable également.
Attention, prends bien en compte qu’il y a un délai de rétractation de 2 semaines des deux côtés. Une fois le délai de rétractation passé, la convention doit être adressée à la Dreets pour être validée une dernière fois.
Si tu souhaites obtenir plus d’informations et de détails sur ce dispositif, je t’invite à te rendre sur le site du service public. Il y a même un simulateur de calcul de l’indemnité.
Le CPF de transition professionnelle
Puis, il existe un autre type d’aide depuis 2019 qui est le CPF de transition professionnelle. Il permet aux salariés de financer des formations certifiantes dans le cadre d’une reconversion professionnelle.
Les conditions pour être éligible au CPF de transition professionnelle sont :
- Être salariée en CDI avec + de 24 mois d’activité(consécutif ou non) dont minimum 12 dans la même entreprise
- Ou être salariée en CDD mais justifiant de 24 mois d’activité professionnelle pendant les 5 dernières années (tout type de contrats confondus mais dont 4 mois en CDD au cours des 12 derniers mois).
Grâce à cette aide, tu peux bénéficier d’un droit de congé pour suivre la formation et du maintien total ou partiel de ton salaire pendant toute la durée de formation. (un an maximum)
La formation est financée grâce au compte CPF du salarié mais aussi grâce au financement des associations » Transitions Pro” si les droits accumulés par le bénéficiaire ne suffisent pas.
Pour en bénéficier, tu dois, après avoir défini ton projet de reconversion professionnelle, adresser une demande d’autorisation d’absence, par écrit, à ton employeur. Une fois la demande acceptée, il te faudra faire la même demande à l’association Transitions Pro de ton lieu de résidence (ou de travail). Cette seconde demande permettra d’obtenir une aide pour la prise en charge financière de ta formation.
Attention tout de même, tu te doutes bien que ce n’est pas systématique et que les demandes sont étudiées et sélectionnées. De nombreux critères sont pris en compte que ce soit au niveau du projet en lui-même, de ton C.V, ta motivation mais aussi en fonction de l’enveloppe budgétaire allouée à cette aide.
Pour t’aider dans cette démarche, tu peux te rapprocher d’un conseiller d’évolution professionnel qui saura t’expliquer plus précisément selon ta région et ta situation personnelle.
La loi Macron : “démission chômage”
Normalement, en cas d’interruption de contrat volontaire, seule la rupture conventionnelle permettait de bénéficier du chômage ou ARE ( Allocation de Retour à l’Emploi). Il y a une exception grâce à la loi Macron (aussi appelé “démission-chômage”) qui permet de toucher les allocations chômage en cas de démission.
Pour cela, il faut que ton motif de démission soit “légitime” pour Pôle Emploi. ( déménagement pour suivre son partenaire muté, démission pour formation professionnelle*, non-paiement des salaires par l’employeur, volontariat et si tu es victimes d’actes délictueux)
*Donc il est possible de bénéficier de cette aide en cas de projet de transition professionnelle si tu as une formation à suivre. Cela permet de suivre la formation tout en percevant le chômage.
Pour avoir la chance de bénéficier de cette aide de l’Etat, il faut :
- Être salariée en continue pendant 5 ans minimum et pendant les 60 derniers mois avant la fin de contrat (un ou plusieurs employeurs)
- Avoir un projet de reconversion professionnelle réel et réel qui nécessite le passage par une formation
Pour élaborer ton dossier de projet professionnel, tu dois te rapprocher d’un conseiller en évolution professionnelle qui t’accompagnera gratuitement. Ce dossier devra être validé par une commission qui validera ou non la pertinence et la cohérence de ton projet professionnel. Sans cette validation, tu ne pourras pas bénéficier des allocations chômage suite à ta démission.
Pour en savoir plus sur cette aide, je t’invite à te rendre sur le site “mon CEP” : https://mon-cep.org/
Aide Individuelle à la Formation (A.I.F.) pour les demandeurs d'emploi
Nous avons pu le voir déjà dans d’autres dispositifs (loi Macron, projet de transition pro ou rupture conventionnelle), sous certaines conditions, il est possible de bénéficier des allocations chômage (aussi appelé A.R.E) même si on est en C.D.I.
Mais ce n’est pas le seul moyen d’avoir des aides de la part de Pôle Emploi. Il peut t’aider également à compléter ton financement CPF ou te permettre de bénéficier d’aides telles que l’ARCE ou l’ACCRE lorsque tu crées ton entreprise.
Une autre aide versée par le Pôle Emploi dans le cadre du financement de sa transition professionnelle est l’aide individuelle à la formation. Elle est versée aux demandeurs d’emploi pour qu’ils puissent payer leur formation et donc leur reconversion.
Comme pour tous les dispositifs, ta demande de financement via l’A.I.F est soumise à une étude de dossier. Cette aide ne peut être utilisée uniquement si la formation souhaitée ne peut pas être financée par un autre dispositif. Le montant varie selon chaque demandeur d’emploi puisqu’il correspond au coût de la formation. Le plafond maximum est fixé à 8000€.
Et ce n’est pas tout puisque sous certaines conditions, il est même possible pour les bénéficiaires de ce dispositifs de percevoir également une rémunération.
Pour connaître tous les dispositifs et aides dont tu peux bénéficier de la part de Pôle Emploi, rapproche-toi de ton conseiller Pôle Emploi. Il t’aidera en fonction de ta situation mais aussi en fonction de ton projet de transition professionnelle.
Un prêt bancaire pour reconversion professionnelle
Il existe aussi des solutions pour emprunter « à moindre coût » pour un projet de reconversion professionnelle. Ils ressemblent aux prêt étudiants et proposent donc des taux très bas (1% en général). Grâce à ce prêt, tu peux financer ta formation et t’aider à te lancer dans l’entrepreneuriat ou à trouver ton nouvel emploi.
Rapproche-toi de ton conseiller bancaire (ou auprès d’autres banques et d’organismes de crédit) pour connaître les taux d’emprunts et les conditions pour bénéficier de ce genre de prêt spécial reconversion.
Certaines banques proposent aussi aux personnes qui veulent créer une entreprise (auto-entreprise ou sociétés) des des solutions adaptées à leur projet en terme de frais bancaires, de prêt, etc.
Donc encore une fois, selon ton projet de reconversion professionnelle, une solution adaptée existe.
Se trouver un "job alimentaire"
Enfin, la dernière option possible pour financer sa transition professionnelle est de se trouver un travail temporaire. En attendant de vivre de ta nouvelle activité, tu peux quitter ton emploi où tu ne te sens pas bien et prendre un job alimentaire. Cela permettra de subvenir aux besoins de ton foyer mais aussi de te libérer de la charge mentale et du mal-être que tu as dans ton emploi actuel.
Ce n’est bien évidemment pas la première solution mais plutôt une solution de secours en attendant d’autres aides qui te permettront de te dégager plus de temps et de disponibilités pour ta nouvelle activité.
Dans le même genre de solution temporaire, tu peux trouver d’autres sources de revenus en plus de ton activité principale pour financer ta formation et économiser pour le début de ta nouvelle vie.
Conclusion
Tu l’auras compris en lisant l’article, bon nombre de solutions existent pour t’aider à financer ta transition professionnelle. Tout dépend de ta situation actuelle, de ton expérience salariée et de ton souhait de reconversion professionnelle. En plus des aides de l’Etat, il existe des aides des collectivités. Pour cela je t’invite à te rapprocher de ta mairie ou de ton conseil régional (et départemental) pour connaître les actions et aides mises en place près de chez toi. N’hésite pas non plus à me contacter si tu as besoin d’aide ou de clarté dans ta reconversion.
Ta vie professionnelle ne te convient plus et tu aspires à aligner ta vie professionnelle sur ta raison d’être ? Tu désires devenir un·e entrepreneur·e du changement en créant ton entreprise pour plus de sens, de plaisir et d’équilibre dans ta vie ?
Si tu es déterminé·e à révéler ton plein potentiel et être une contribution pour le monde, je t’invite à réserver dès maintenant ta séance clarté offerte afin que nous puissions :
- clarifier ta situation,
- définir les toutes premières actions pour concrétiser ton rêve,
- et voir si je suis la bonne personne pour te guider et te soutenir dans tes ambitions.