Démission : mode d’emploi pour partir sans culpabiliser
Un vent de changement a soufflé dans votre esprit…
Vous avez soif de renouveau professionnel, vous avez identifié LE secteur et LE projet grâce auxquels vous serez épanouie et alignée.
Oui mais, voilà, vous êtes actuellement toujours en poste.
Si vous regardez dans le rétroviseur, en tant que salariée, vous avez connu des hauts et des bas mais vous avez énormément appris et mûri au sein de votre entreprise.
Vous vous dites même parfois que c’est grâce à toutes ces épreuves, à votre équipe, à votre hiérarchie que vous êtes aujourd’hui cette personne prête à aller de l’avant.
Votre décision est prise, vous avez fait le tour de votre profession et votre motivation s’est grandement dégradée.
Tout est prêt, vous avez hâte de tourner cette page de votre vie, sauf que…
Vous devez encore annoncer votre décision à votre employeur et rien que d’y penser, vous vous sentez mal…
En bref, vous culpabilisez de démissionner !
Rassurez-vous, vous êtes loin d’être la seule.
La culpabilité est un sentiment très répandu, particulièrement au travail et les femmes sont souvent les premières concernées.
Après un rapide tour d’horizon des modalités de démission existantes, nous allons voir ensemble pourquoi cette émotion vient s’immiscer dans notre vie professionnelle et de quelle manière peut-on s’en prémunir et éviter de se laisser déborder.
Quels sont les différents cas de démission ?
Ils sont au nombre de trois : la démission classique, la démission pour projet de reconversion professionnelle et la démission pour motif légitime
A) La démission « classique »
Quelle est la procédure ?
La démission « classique » est l’acte par lequel un salarié prend l’initiative de rompre son contrat de travail à durée indéterminée, de son plein gré et de manière claire et non équivoque.
Pour que la preuve de cette volonté soit bien présente, il est préférable de formaliser la démission par écrit.
A ce titre, de nombreuses conventions collectives et accords d’entreprise requièrent un courrier du salarié faisant état de cette décision.
En effet, cette décision étant irrévocable, il est nécessaire de s’assurer que cet acte, lourd de conséquences, n’est pas le résultat d’un coup de tête, d’un mouvement d’humeur ou d’un état dépressif.
Quelles en sont les conséquences ?
- La nécessité de respecter un préavis de démission, dont la durée varie selon l’ancienneté au moment de la rupture du contrat de travail et les dispositions légales ou conventionnelles ;
- La fin de la relation de travail avec remise de documents de fin de contrat (solde de tout compte, certificat de travail, attestation Pôle Emploi…) ;
- L’absence d’allocations chômage.
En effet, par définition, ne s’agissant pas d’une privation involontaire de son emploi (le salarié démissionnaire a émis le souhait de quitter son poste de travail), il ne remplit pas les conditions pour bénéficier d’allocations chômage.
Sur ce dernier point, il existe toutefois des exceptions, dans des cas bien précis, évoqués plus bas.
B) La démission pour reconversion professionnelle
Depuis le 1er novembre 2019, les salariés démissionnaires remplissant certaines conditions spécifiques, peuvent bénéficier des allocations Pôle Emploi.
Dans les grandes lignes, la procédure est la suivante :
- Tout d’abord, le salarié toujours en poste doit construire un projet de reconversion professionnelle nécessitant le suivi d’une formation certifiante et se faire accompagner par le CEP (Conseil en Evolution Professionnelle).
- Une fois finalisé avec le CEP, le projet est adressé à la CPIR (Commission Paritaire Interprofessionnelle Régionale) qui évalue son caractère réel et sérieux.
- Lorsque le dossier est validé par la CPIR, le salarié a 6 mois pour s’inscrire à Pôle Emploi,
- C’est durant ce laps de temps de 6 mois, que le salarié devra avoir informé son employeur de son intention de démissionner.
A noter :
- Pour que ce dispositif soit effectif, la démission ne doit pas intervenir avant la notification de la décision positive par la CPIR ;
- En outre, le salarié devra justifier avoir cumulé 5 années d’activité professionnelle sur les 60 mois qui précédent la démission.
C) Démission pour motif légitime
Par exception, certains salariés dont la démission est due à certains motifs dits « légitimes » peuvent bénéficier des allocations chômage de Pôle Emploi.
Ces cas sont prévus par la loi de manière limitative. Ce sont notamment les suivants :
- La démission pour suivi de conjoint : il s’agit du cas où le conjoint du salarié est contraint de déménager dans le cadre de son activité professionnelle et que le salarié doit le suivre.
- La démission légitime pour Pacs ou mariage : si le mariage ou le Pacs oblige le salarié à déménager vers un endroit qui ne lui permet pas de maintenir son emploi précédent, la démission est considérée comme légitime.
- La démission d’un nouvel emploi après une rupture de contrat de travail involontaire (licenciement, rupture conventionnelle, rupture de CDD, fin de période d’essai) :
Dans l’hypothèse où, après une rupture de contrat, le salarié retrouve un poste mais qu’il présente sa démission dans les 65 jours suivant sa prise de poste, la démission peut être considérée comme légitime.
Sans entrer dans les détails, il existe toutefois certaines conditions spécifiques pour en bénéficier tenant au cumul d’activité précédant la démission et le fait de ne pas avoir été inscrit à Pôle Emploi auparavant.
Comme nous avons pu le voir dans ce tour d’horizon, les raisons pour lesquelles nous démissionnons sont en général objectives et rationnelles.
Alors d’où peut bien venir ce sentiment de culpabilité qui nous ronge parfois à l’idée d’affronter son employeur pour lui annoncer notre départ ?
Qu’est-ce qui se joue dans ce moment si particulier de notre vie professionnelle ? A quoi cela renvoie-t-il dans notre inconscient ?
C’est ce que nous allons tenter de comprendre dans la suite de cet article.
Pourquoi démissionner peut-il entraîner un sentiment de culpabilité ?
Notre civilisation judéo-chrétienne a fait de la culpabilité une notion quasi-intrinsèque, qui se transmettrait presque de génération en génération.
De fait, dans le milieu professionnel, ce sentiment est très fréquent. Il n’est ainsi pas rare d’entendre des femmes culpabiliser :
- De devoir être arrêtée par un médecin car cela risque de mettre à mal la cohésion d’équipe,
- De prendre la totalité de leur congé maternité,
- De prolonger un congé parental faute de moyen de garde etc…
A La culpabilité : Qu’est-ce que c’est ?
La culpabilité est une émotion ressentie de manière très variable selon les individus et leurs croyances, leur éducation, leur estime d’eux-mêmes.
Pour le psychanalyste Sigmund Freud, c’est aussi un instrument de contrôle interne qui juge, surveille et punit.
En effet, le propre du sentiment de culpabilité est de surgir lorsque nous estimons avoir transgressé une règle ou un principe, que ceux-ci fassent partie de notre propre échelle de valeurs personnelles ou des lois régissant la société.
A ce titre, la culpabilité peut également avoir un côté positif, à savoir celui de nous alerter sur le fait d’avoir eu un comportement qui ne nous correspond pas.
Elle nous permet donc d’en prendre conscience et de réadapter notre attitude à ce que nous croyons juste.
Alors, pourquoi se sent- on coupable et angoissé à l’idée de quitter une entreprise alors que nous le faisons en notre âme et conscience et en général pour mettre en route un projet qui nous met en joie et nous enthousiasme ?
Nous allons aborder ensemble les motifs de culpabilité les plus fréquents chez les démissionnaires.
2) Culpabiliser de quitter le confort du salariat pour l’inconnu
Près de 3 millions de chômeurs en France…
On a tous dans notre entourage un proche qui recherche un emploi depuis de nombreux mois, voire de longues années….
Dès lors, on ne peut s’empêcher de culpabiliser lorsqu’il nous vient l’idée de quitter volontairement un emploi stable, de faire prendre un risque financier à sa famille pour se lancer dans l’entreprenariat, avec son caractère incertain et aléatoire…
De nos jours, avec la conjoncture actuelle, écouter ses envies et renoncer, en bonne culpabilisatrice, on se dit que cela frôle l’indécence…
3) Culpabiliser par peur du regard des autres
Outre la crainte de décevoir son entourage, de passer pour une personne instable, insatisfaite chronique, voire inconsciente auprès de nos proches, il existe également un certain nombre de croyances limitantes et d’idées reçues liées au fait de démissionner et qui peuvent engendrer un sentiment de culpabilité.
Idée reçue n°1 : La démission c’est pour les perdants
Vous y avez forcément pensé à un moment ou à un autre où vous avez peur que l’on pense cela de vous :
Quitter quelque chose c’est abandonner, c’est donc forcément ne pas gagner…
Et les gens n’aiment pas les perdants…
Idée reçue n°2 : La démission c’est la solution de facilité
Qui dit solution de facilité dit aveu de faiblesse voire lâcheté…
C’est bien évidemment très loin de la réalité mais la personne démissionnaire peut le penser ne serait-ce qu’un quart de seconde ou être mal à l’aise à idée que l’on pense cela d’elle…
Idée reçue n°3 : La démission est un acte égoïste
Les conseilleurs ne sont pas les payeurs !
Vous avez sans doute entendu cela ou l’avez-vous pensé vous-même, en règle générale, les gens estiment qu’il est égoïste de quitter un emploi stable pour suivre ses envies.
Pourtant, on sait très bien aujourd’hui, qu’être épanouie dans son activité professionnelle rejaillit positivement sur tout notre entourage, qui préférera nous voir heureuse qu’insatisfaite au travail !
4) Culpabiliser de démissionner ou le « syndrome du sauveur »
On entend de plus en plus parler du syndrome du sauveur dans la vie quotidienne.
Souvent, il s’agit d’une voisine, d’une amie au grand cœur, qui s’est donnée pour mission d’aider tous ceux qui l’entourent, au détriment de ses propres besoins.
On peut aisément transposer le syndrome du sauveur au travail et à la perspective de démissionner de son emploi.
Ainsi, dans la tête d’un salarié démissionnaire, le besoin maladif de se rendre utile et de savoir qu’on a besoin de lui le font culpabiliser.
En effet, pour lui, en son absence, les salariés de son équipe seront laissés à leur triste sort et totalement perdus s’il n’est plus là pour régler leurs problèmes ou répondre à leurs questions.
Cela peut être un peu tiré par les cheveux, je vous l’accorde !
Pourtant, cette croyance est bien ancrée, en particulier chez les femmes.
Nous pensons souvent que l’entreprise ne tournera pas aussi bien sans notre présence.
Le corollaire de cette croyance est donc le fait de culpabiliser d’abandonner ses collègues et ne plus pouvoir les aider.
Quelles sont les astuces pour vivre au mieux la décision de démissionner sans culpabiliser ?
Comment se débarrasser de cette pression que vous vous infligez de manière infondée ?
Vous devez vous dire que vous avez déjà beaucoup donné à votre entreprise et que vous avez le droit d’en partir, et ce quel que soit le motif qui a déclenché votre décision.
Un certain nombre d’actions pourront vous permettre d’atténuer ce sentiment de culpabilité, à commencer par le fait de faire votre annonce dans une démarche de dialogue et de respect mutuel.
Astuce n°1 : Partir dans les règles de l’art
Cette étape doit être particulièrement soignée car le monde de l’entreprenariat étant tout petit, mieux vaut toujours se séparer en bons termes pour favoriser la suite de votre parcours professionnel.
Voici les étapes indispensables pour soigner les circonstances de votre départ :
- Avant de remettre formellement votre lettre de démission, informer toujours votre supérieur hiérarchique en premier de votre intention de démissionner, idéalement au cours d’un entretien informel, voire un déjeuner, si vos rapports sont au beau fixe ;
Il est impératif de le faire le plus rapidement possible et en tous cas d’éviter à tout prix que quelqu’un d’autre le lui apprenne…
- Vous pouvez donner les raisons de votre démission mais vous n’avez pas besoin de vous justifier ;
Si vous souhaitez « régler vos comptes » avec votre supérieur, à l’occasion de votre annonce de départ, faites-le toujours de manière constructive, cordiale et objective, de manière à ce que cela soit utile pour tout le monde.
- Restez professionnel jusqu’au bout : essayez de vous rendre utile jusqu’au dernier jour de votre préavis en assurant la passation avec votre successeur ou vos collègues ;
Pour tous les autres collaborateurs, vous pouvez également prévoir un pot ou un mail de départ, histoire de laisser une impression positive lors de votre dernier jour.
Astuce n°2 : Se recentrer sur soi et sur ses perspectives d’avenir
Si vous sentez que la culpabilité vous guette à l’approche de votre annonce ou que votre employeur semble ne pas comprendre votre décision et que cela vous déstabilise, repensez toujours à votre projet et reprenez confiance en vous.
Rappelez-vous que vous avez pris cette décision de manière parfaitement réfléchie et soupesée, que vous aviez hâte de vous engager dans votre nouvelle vie professionnelle…
C’est donc plus que jamais le moment de vous recentrer, de vous faire confiance et de vous souvenir des motifs qui vous poussent à quitter l’entreprise.
Plus de machine arrière possible, en avant pour un projet aligné avec vous et vos valeurs !
Astuce n°3 : Consulter un coach ou un thérapeute
Si ce sentiment devient vraiment trop prégnant, que vous avez vécu ou craignez de vivre des montagnes russes émotionnelles à l’approche de l’annonce officielle de votre démission à votre employeur, rapprochez-vous d’un coach ou d’un thérapeute.
Ce sera très bénéfique pour essayer d’en déterminer les causes profondes et ainsi mettre en place des stratégies pour vous aider à passer ce cap difficile et vous éviter d’en souffrir à nouveau.
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