Rencontre avec Catherine Py | Coach en alignement professionnel et spécialiste du burn-out
Aujourd’hui, je partage avec vous l’échange que j’ai effectué avec Catherine Py. Elle est coach en alignement professionnel et spécialiste en burn-out. Elle nous parle de son parcours et de sa reconversion vers une entreprise à impact positif.
L’objectif de cet échange, c’est vraiment qu’on puisse montrer ce qu’est une vie de leader. Les questions que je lui ai posé sont donc :
– Quels ont été les étapes de ta vie professionnelle / reconversion professionnelle ?
– Qu’est ce que tu as traversé pour pouvoir arriver là où tu en es aujourd’hui ?
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Qui est Catherine Py et quel est son parcours professionnel ?
Je suis Catherine Py, fondatrice d’Envol et moi qui a vocation à accompagner les personnes qui ont connu un burn-out. Je les aide à rebondir vers leur deuxième vie. Leur deuxième vie professionnelle mais pas que ça… Parce que quand on se transforme, on transforme sa vie professionnelle mais aussi sa vie personnelle.
Je suis psychologue du travail de formation. J’étais DRH dans des entreprises avant. J’ai moi-même connu un burn-out en 2017. C’est ce qui m’a conduit sur cette voie. Et petit à petit, à créer cette entreprise qui est ENVOL ET MOI aujourd’hui et qui a bientôt cinq ans d’existence aujourd’hui.
Quel a été ce point de bascule pour toi ? Comment ça s'est passé pour toi ce moment charnière où tu as décidé de te réinventer professionnellement ? Qu'est ce qui a fait qu'à un moment donné, tu te dis je ne peux plus retourner en entreprise ?
Alors c’est une histoire déjà totalement inattendue. Moi, je n’ai jamais rêvé d’être entrepreneure. Je dirais même, au contraire. Parce que j’avais autour de moi que des images d’entrepreneurs surbookés qui travaillent le weekend, etc. Donc ça ne me donnait pas du tout envie.
Le fait est que j’ai croisé sur ma route ce que beaucoup croisent aujourd’hui, à savoir un burn out. Chose que, comme tout le monde aussi, à qui ça arrive. En tout cas, je n’ai pas vu arriver cette chose que je pensais qui ne m’arriverait jamais. Mais voilà, ça arrive à tout le monde. Même aux meilleurs comme je dis.
En 2017, j’avais conservé un poste de chef de projet RH dans lequel j’ai essayé de monter une université d’entreprise et en même temps, j’ai accepté à la mission qu’on m’avait proposé de reprendre la responsabilité des services ressources humaines dans un gros site industriel. Donc j’ai cumulé les deux. Confiante et engagée comme je l’ai toujours été. Et puis, ça ne l’a pas fait. Cela fait un petit peu trop pour une seule personne.
Et j’ai assez rapidement croulée sous la charge. Et j’ai fini par un jour être obligée de rentrer à la maison suite à une altercation avec mon responsable hiérarchique. Il me mettait une belle pression parce que lui-même venait d’être nommé. Il voulait réussir. Donc il n’était pas vraiment à l’écoute et pas vraiment aidant. Et puis je ne l’aimais pas trop. Je pense que c’était réciproque aussi. Ça arrive dans les entreprises.
Donc voilà, du coup je me suis retrouvée chez moi, complètement perdue, complètement assommée. Je comprenais pas ce qu’il se passait. En étant RH, on sait tous que quand il nous arrive un truc comme ça, je me disais, ça y est, je suis grillée dans l’entreprise. Comment mon retour va se passer ? Quel regard on va porter sur moi ? Qu’est ce qu’on va penser de moi ? C’était très très compliqué. Donc j’ai été arrêté quelque temps. J’ai eu un médecin qui n’était pas non plus très compréhensif sur le burn-out. Il m’a assez rapidement dit d’y retourner.
Et là quand j’y suis retournée, ce n’était juste pas possible. Et du coup, de fil en aiguille, voilà, j’ai demandé à mon entreprise une rupture conventionnelle. Parce que ce que je craignais est arrivé, c’est-à-dire qu’eux, ils ne me faisaient plus confiance. Alors que ça faisait sept ans que je travaillais dans cette boîte, que j’avais une bonne réputation (sinon il ne m’aurait pas proposé le poste) et que j’avais toujours donné le meilleur de moi. Mais il a suffi d’une fois, d’une incartade où j’ai mis le pied à terre pour qu’on ne me fasse plus confiance. Et donc, tout ça m’a terriblement marqué. Et donc là, je me suis dit que ce n’était plus possible. J’ai beaucoup pleuré. J’étais vraiment très mal.
Et donc finalement, j’ai demandé une rupture conventionnelle parce que c’était plus possible.
Pour autant, ce n’était pas une décision facile parce que cette rupture conventionnelle, c’était sans plan B. C’était la première fois de ma vie. J’avais 44 ans à l’époque. Je n’avais jamais connu le chômage depuis la fin de mes études. Donc je ne savais pas du tout. J’habitais dans une petite ville où je venais d’acheter une maison. Je n’étais pas en région parisienne. Bref, j’avais plutôt installé les choses.
J’ai senti que je n’avais pas le choix, que c’était ce qui était juste parce que n’était plus possible d’y retourner. Donc j’ai pris quelques mois pour laisser passer l’orage, me retrouver, me ressourcer. Et puis, petit à petit, bien évidemment, comme tout le monde, on se dit ça ne va pas pouvoir continuer comme ça. Il va falloir que je retravaille. Et là, une grosse question, grosse interrogation. Mais qu’est ce que je vais bien pouvoir faire de moi ? Je sais rien faire d’autre que faire des RH finalement. Puisque j’ai toujours travaillé là-dedans. Donc j’ai commencé à chercher du boulot, à chercher des offres d’emploi. Comme beaucoup qui connaissent un burn-out, des boulots qui étaient en dessous de ma responsabilité, avec pas trop de responsabilités.
Avant, j’étais responsable RH d’un site de 700 personnes. Mais si j’avais pu retrouver un poste de chargé de formation, développement RH sans responsabilités, sans management, juste m’occuper des petites formations, ça allait très bien. Donc j’ai commencé à postuler dans ce genre de truc. Bien évidemment, je n’ai pas été retenue parce que c’était pas du tout cohérent dans mon parcours. J’ai postulé à des postes de RH, mais même si j’ai eu des entretiens, je n’ai pas du tout envie. En fait, je sentais que l’envie n’était pas là.
Et donc là, au bout d’un moment, je me suis dit Bon, il faut que tu te poses des questions. Parce que là, ça ne va pas. Donc je me suis fait accompagner. J’ai cherché une coach qui m’a aidé à y voir un peu plus clair sur ce que j’avais envie de faire quand je serai plus grande. Et ça m’a beaucoup aidé déjà à retracer mon parcours, à voir ce que j’avais aimé, pas aimé, ce qui me tenait à cœur et ce que j’avais envie de retrouver.
Juste après ça, il se trouve que cette coach travaillait pour un centre de bilan de compétences. Ils recherchaient des gens car ils avaient beaucoup de demandes. Donc du fait de m’avoir suivie, elle savait que c’était quelque chose qui m’intéressait. De ce fait, elle m’a demandé si ça m’intéressait. Alors la réponse était oui, ça m’intéressait mais … Sauf que pour pouvoir faire des bilans de compétences, il fallait que je devienne entrepreneure. Puisqu’il fallait que je propose ces services en freelance. Et là, je peux vous dire que j’ai passé des nuits mouvementées, angoissées en disant : “Oh là là, ça me fait terriblement peur. » Parce que j’avais entendu que si je me lançais en tant qu ‘entrepreneure à la fin des ASSEDICS, j’avais plus rien. Je n’avais plus de sécurité. Je commençais à me créer tout un tas de scénarios catastrophes dans ma tête.
Puis, à un moment donné, je me suis raisonnée et je me suis dit : « Bon, écoute, tu peux essayer. Rien ne t’oblige à aller au bout des deux ans de chômage si tu vois que ça ne fonctionne pas. T’en as envie. Tu essayes et tu vois ce que ça donne. Et puis si au bout d’un moment ça ne fonctionne pas bien et maintenant tu reviendras en arrière. Et puis il sera toujours temps de postuler à des postes RH. «
Donc je me suis lancée. J’ai commencé en faisant des bilans de compétences. Là, j’ai rencontré pas mal de gens qui avaient connu des burn-out. Ça matchait bien entre nous. Et c’est là que je me suis dit qu’en fait, le bilan de compétences, ce n’est pas la bonne méthode pour ces gens-là. Et que petit à petit, par tout un tas d’anecdotes, de synchronicités, je suis tombée sur plusieurs choses qui m’ont donné des idées et pour lesquelles je me suis dit “Et si finalement, je pouvais proposer ma propre méthode » avec tout de suite la volonté de le faire à distance, alors qu’à l’époque il y avait pas encore un projet qui n’avait pas encore de COVID, de télétravail, etc. Donc être coach à distance, ça commençait à se faire mais ce n’était pas non plus énorme.
Et donc j’ai pris la décision de me lancer et c’est comme ça que je suis devenue, que j’ai passé le pas et que je suis devenue entrepreneure.
Quelles ont été tes ressources pour t'aider lors de ta reconversion ?
Au départ, j’ai démarré avec simplement une idée qui était de vouloir accompagner les personnes qui avaient connu un burn-out à la reconversion, à la transition professionnelle. Je n’avais pas beaucoup plus de méthode ou d’outils que ça. Ceci dit, j’ai aussi, je dois l’admettre à pas mal utiliser les clients des centres bilan de compétences. Ceux qui faisaient des bilans de compétences avec moi pour tester des méthodes. Ce qui me faisait du bien de tester des choses déjà sans prendre de risque puisque les gens étaient financés pour leur bilan de compétences. Ils n’avaient pas à financer eux-mêmes. Donc voilà, donc ça m’a permis aussi d’avoir des retours. Ça m’a permis aussi de lier des belles relations avec ces clientes qui ont accepté de me laisser des témoignages. Que j’ai repris à mon compte par la suite. Cela m’a permis de commencer mon aventure entrepreneuriale en ayant un job et en faisant le pont entre mon lancement d’entreprise et puis quelque part, une activité qui avait un lien avec mon entreprise, avec qui me permettait d’être en contact avec ma future cible et qui me permettait de développer des compétences et de tester une méthode. Et qui me permettait aussi de prolonger les essais. Donc ça me donnait quelque part une sécurité financière puisque du coup, à chaque fois que j’étais rémunérée pour mon activité, je grappillais du temps d’Assedic de disponible et ça m’a aidé personnellement et psychologiquement. Mais c’était important dans mon esprit pour me sentir en sécurité. Déjà, ça, c’est la première chose. Et puis après, quand je parlais de synchronicité, c’est que voilà, j’avais été en contact avec des coachs et j’en avais contacté pour me renseigner sur le métier de coach qui m’avaient gentiment répondu.
En suivant la newsletter d’une d’entre elles, j’ai découvert le métier de coach en webmarketing.
Et je me suis dit : “Wow ! Mais ça en fait, c’est exactement ce qu’il faut !” Parce que j’ai envie de créer mon entreprise. Je sais ce que je veux faire, mais je sais que je peux le faire à distance. Mais le fait est que je ne sais pas du tout comment faire. Je n’ai jamais fait de site web de ma vie. J’ai mon Facebook avec mes parents, ma famille et mes amis … Et Linkedin avec mes anciennes relations professionnelles. Mais ce n’est pas ça qui va me pousser bien loin. Donc si j’ai un truc sur lequel j’ai besoin d’être aidé, c’est vraiment sur la stratégie webmarketing, sur comment je fais un site web, comment je fais pour trouver des clients. Et suite à ce mail, je n’ai pas hésité, j’ai pris contact avec l’une d’elles. Elle avait mis en avant deux personnes. J’en ai choisi une qui m’a parlé tout de suite. C’est grâce à elle qu’on s’est rencontrées toutes les deux d’ailleurs Vanessa.
Je n’ai pas tergiversé. Je ne suis pas du genre à faire une étude de marché pour comparer les prix, les durées, etc. Cette fille je l’ai écouté. J’ai regardé ces vidéos. J’aime son énergie, je l’appelle, je prends un rendez-vous découverte et si ça le fait, ça le fait sinon pas grave ça ne se fera pas.
Le fait est que ça l’a fait. Je suis une de ses rares clientes qui la connaissait seulement depuis quelques semaines à investir dans l’un de ses accompagnements de six mois qui coûtait à l’époque plus de 4000€. Et là je me souviens encore de la réaction des gens autour de moi qui me disaient : “Mais attends, tu crées ta boîte. Cela n’existe pas ce truc là.” Effectivement, ça n’existait que très peu sur le web à cette époque là. Maintenant c’est en train de fleurir. “Si ça marchait, il y aurait déjà des gens sur le coup. Donc non seulement tu ne sais pas si ça va marcher, ça n’existe pas ou presque pas et tu dépenses déjà près de 4 000 € pour te lancer alors même que t’as rien gagné ?”
Mais moi, j’étais convaincue que c’était ce qu’il fallait faire et en plus, je crois qu’on avait besoin. Partir seule, c’était un peu stressant pour moi. Donc du coup je suis partie avec cette coach. Je ne l’ai jamais regretté de ma vie parce que du coup elle m’a donné toute la méthode. Comment construire son offre, son positionnement, son site web, etc. Comment utiliser les réseaux sociaux et communiquer ? En six mois, j’avais tout ça. En six mois, j’ai commencé à communiquer et très rapidement derrière, il y a des premiers clients qui sont arrivés timidement. Là, c’est la panique à bord entre l’excitation et la peur. Mais mais ça s’est bien passé, ça s’est toujours très bien passé. Donc donc voilà la principale ressource pour moi, ça a été cette coach. Cette décision en tout cas d’être accompagnée dès le début pour partir sur de bonnes bases. Et ça, c’est une décision que je ne regrette jamais.
Et l’autre ressource qui a été énorme et que je ne m’imaginais pas à cet instant là quand j’ai pris cet accompagnement, c’est la richesse de la connexion avec d’autres entrepreneurs. Parce que je disais tout à l’heure à quel point j’ai flippé quand j’ai décidé de me lancer. Mais quand je me suis lancée, je peux dire aussi que je me suis retrouvée avec un trouillomètre à + 1000. “Mais ça ne va jamais marcher. Mais qu’est ce que je suis en train de faire ? Mais c’est n’importe quoi.” Tous les scénarios catastrophes qui peuvent nous passer par la tête. C’était à un tel point que ma coach m’a dit : “Est-ce que tu es vraiment faite pour être entrepreneure ? Parce que si tu flippes comme ça, pose toi des questions.”
J’ai continué et j’ai finalement appris à gérer ses peurs au fil du temps. Mais au début, elles étaient très très fortes. Et donc du coup, d’être entouré d’autres entrepreneurs qui avaient vécu la même chose que moi étaient passés par la même chose, à qui je pouvais communiquer ma frousse. Et bien, ça m’a vachement aidé parce que, mine de rien, même si votre entourage est présent, aidant, c’est quand même une prise de risque et. Et moi j’étais en plus le plus gros salaire du foyer. Mon mari gagnait le SMIC. Donc donc très clairement je n’avais pas trop le droit à l’erreur. En tout cas, si ça ne marchait pas, si j’arrivais pas, il fallait quand même assez vite que je puisse me retourner. Encore une fois, je venais d’acheter une maison, on avait des factures. Iil fallait que ça tourne. Alors le temps des assedic, ça allait, mais je n’avais pas de plan B. Donc ça veut dire aussi que déjà le métier d’entrepreneur, la vie d’entrepreneur quand on n’est pas entrepreneur, les autres ne comprennent pas ce que vous traversez, ce que vous essayez de mettre en place. Donc on est quand même assez seul.
Donc, ma deuxième ressource qui a été vraiment hyper importante, c’est cette communauté d’entrepreneurs. Et encore la preuve aujourd’hui puisqu’on est encore en contact. Et je suis encore en contact avec pas mal d’autres personnes que j’ai rencontrées à ce moment-là. Il y a vraiment quelque chose qui s’est créé, qui s’est mis à ce moment-là avec des relations qui perdurent et qui sont toujours hyper importantes pour moi.
Dans ta vie d’entrepreneure : Est ce que tu as traversé des moments de doute, des échecs ? Ou est-ce qu'au contraire pour toi, les choses ont plutôt été fluides depuis que tu es lancée et tout est tout beau, tout rose ?
J’ai eu la chance quand même d’avoir un démarrage assez fluide avec encore une fois ce démarrage en parallèle avec ma vie de freelance, son bilan de compétence. Petit à petit donc, cette montée en puissance d’Envol et moi et d’arrivée de clients. Je vais dire que la première année, ça s’est bien passé.
La deuxième année, j’ai commencé à me faire bouffer d’ailleurs par mes missions de conseil RH et j’avais de moins en moins de temps pour nous occuper d’Envol et moi . J’étais de plus en plus de nouveau épuisée parce que je faisais des choses qui me plaisaient. Certes qui me rapportaient beaucoup d’argent mais dans lequel je ne m’éclatais pas. Donc la deuxième année, la grosse décision ça a été de décider d’arrêter ce qui fonctionnait bien et ce qui me faisait vivre, ce qui me donnait cette sécurité en me disant là ça fait un an, ok, ça fonctionne, mais.. Tu es dépendante des autres, de ces organismes qui te donnent ou pas des missions ? Et pendant tout ce temps-là, alors que t’as une sécurité et tu as un filet de sécurité avec les Assédic, tu ne développes pas ta propre activité. Ce n’est pas quand tu n’auras plus rien, la corde autour du cou qui faudra se dire je prends le risque de tout lâcher et de lancer mon activité. Donc ça a été, mais là aussi une grosse décision. Je n’étais pas fière quand je suis allée voir mes partenaires en leur disant : « Écoutez, je me mets en stand by pour le moment, un peu, …” Je me disais, si ça se trouve dans quelques mois, je vais revenir, excusez-moi l’expression, mais la queue entre les pattes, en leur demandant du boulot parce que ça n’aura pas fonctionné. Pour autant, j’ai tenté le coup et encore une fois, j’ai bien fait. Parce que j’ai remis toute mon énergie sur la communication en mentionnant mon offre, sur aller chercher des clients, sur me faire connaître, etc. Et du coup, alors que la deuxième année, j’espérais juste faire au moins aussi bien que ma première année en chiffre d’affaires. Et bien, j’ai doublé mon chiffre d’affaires. Donc les deux premières années c’était top. Je me suis wahou ! Super, tout fonctionne. Tout roule.
Troisième année, je commence à être sur un bon rythme avec des clients qui viennent régulièrement, donc c’est génial. Sauf que là aussi, je commence à m’épuiser. Parce que beaucoup de rendez-vous individuels, une organisation et un business model qui n’étaient pas réfléchi, en tout cas pour accueillir de plus en plus de monde. Et là je me dis à la fin de l’année ok super, on a encore augmenté le chiffre d’affaires mais tu n’y es pas.
Tu n’y es pas dans le sens où pourquoi tu es devenue entrepreneure ?
Moi je suis devenue entrepreneure pour avoir du temps libre, pour ne pas devenir esclave de mon entreprise, pour avoir du temps pour moi. Donc si c’est pour travailler autant et me retrouver fatiguée et au bout d’un moment, vous allez avoir un peu de presque plus d’envie. Ce n’est pas ok. Donc là j’ai remis les compteurs à zéro.
J’ai dit bon, il faut que je change de modèle. J’ai repris ma première coach. J’ai été la rechercher en lui disant « ça y est. j’ai passé un cap. J’ai besoin de toi pour que tu m’aides à trouver une organisation, un business model qui est me donne plus d’air, plus de respirations tout en continuant à pouvoir développer mon activité. » Donc on a travaillé là-dessus. Elle m’a beaucoup aidé mais je crois que je n’étais pas prête. Donc j’ai lancé des groupes, mais je n’étais pas prête. C’est ce qui a fait que les résultats ont été moyens et que j’ai fini par abandonner. Et maintenant je relance les groupes. Mais parce que j’ai changé d’état d’esprit. Maintenant je suis prête. J’ai lâché mon syndrome du sauveur. Et maintenant, je sais que les personnes qui achètent du groupe, elles n’ont pas la même prestation que les individuelles. Elles ne sont pas autant poussées. Et je suis prête à lâcher ça et leur laisser cette responsabilité là.
Donc la troisième année, j’ai pu vraiment retrouver de l’air et de la respiration et ça a été vraiment important pour moi. Mais alors bizarrement, j’avais le sentiment que ça marchait plus. Et j’ai mis du temps à comprendre que cette impression que les clients n’étaient plus là, que voilà que ça ne fonctionnait plus, que ça ne se développait plus parce que j’avais un temps de travail à faire. Cette fameuse croyance que pourtant je pensais avoir dépassée mais qui était bien ancrée, qui est : “Il faut travailler dur pour réussir.”
Et comme je travaillais moins, j’étais persuadée que mes résultats étaient moins bons. Puis, j’ai regardé les choses factuellement. Les résultats étaient identiques à l’année précédente, mais je travaillais moins, je peinais, c’étais moins dur. Et alors j’avais cette impression que ça fonctionnait moins bien. Donc ça, ça a été déjà une prise de conscience qui était super intéressante pour la suite. Après, cette année-là, je me suis un petit peu éparpillée. Je dois avoir un petit côté multi potentiel. J’aime créer. J’aime que ça parte un peu dans tous les sens. Je suis comme ça et ma coach me l’a dit. Il y a des gens qui font des millions d’euros avec juste une offre. Donc ne cherche pas à en faire 15 000. Et il m’a fallu un an pour m’en rendre compte. Un an à me rendre compte que j’avais passé l’année à essayer de proposer des trucs, des services qui, sur le coup, je trouvais génial. J’avais beaucoup d’enthousiasme. Mais le temps de lancer un produit, créer un produit et diffuser le produit, communiquer etc, je perdais un temps fou et j’ai oublié de vendre ce qui fonctionnait le mieux, à savoir mon forfait équilibre dans lequel j’accompagne les gens vers leur deuxième vie.
Forcément, ça veut dire que j’ai connu des bides et des flops. Forcément, c’est compliqué à vivre les premiers flops. On se dit oh ! Comme tout avait plutôt bien fonctionné depuis le début, je me suis dit merde, alors qu’est ce qui se passe ?
Tout se mélangeait, avec le rythme en moins… J’avais vraiment l’impression d’être sur la pente descendante. Genre ça y est tu es fini, tu as fait 3 ans… Tu es morte !
Cela a demandé beaucoup de travail sur soi. Après il n’y a pas de secret. Moi, je sais que je suis accompagnée tous les ans par des coachs. Je suis accompagnée aussi parce que je l’appelle ma coach mindset mais c’est une énergéticienne qui me suit depuis trois ans, qui maintenant me connaît par cœur et qui m’aide énormément à identifier mes croyances, mes peurs, à les regarder en face, à me dire ok, celle là, tu dégages, voilà. Aller déconstruire. Et ça m’aide terriblement. Donc ça, c’est une ressource dont aujourd’hui je ne passe pas. Et je n’ai pas envie de me passer parce que je sais à quel point, c’est ce qui m’a permis du coup de dépasser la peur. Les flops sont toujours là, les échecs sont toujours là, l’incertitude est toujours là… Ce qui a changé, c’est ma confiance en moi, cette sécurité intérieure qui, petit à petit, j’ai construite. Cette capacité à gérer ses émotions, cette capacité à ne pas se laisser embarquer par mon hamster qui voit tout ce qui ne va pas fonctionner, pas marché, catastrophe, etc. Réussir à prendre du recul, à gérer tout ça, c’est ça qui nous sauve. La peur, elle est toujours là et l’incertitude est toujours là. C’est juste que j’ai appris à le gérer mieux, à le gérer différemment pour pouvoir, même quand j’ai des flops, quand j’ai des moments de crise, aller passer beaucoup plus vite, aller passer beaucoup mieux, aller passer avec beaucoup plus de lâcher prise. Et puis du pouvoir à rebondir et à continuer sans blesser totalement anéantir par tout ça.
Alors, qu'est ce qui t'anime et te porte aujourd'hui ? Qu'est ce qui fait que le matin tu te lèves pour faire ce que tu veux, ce que tu fais ? C'est quoi ton message au Monde ?
Il n’y a pas très longtemps d’ailleurs, j’ai vu un post d’une entrepreneur qui m’a vraiment parlé. On parle toujours du message qu’on veut aux autres. C’est vrai, il existe. Mais très sincèrement, si je suis vraiment honnête avec toi et avec ma motivation, elle est surtout personnelle et égoïste. C’est-à-dire que ma motivation, elle est dans mon style de vie, dans la liberté que j’ai aujourd’hui de gérer mes journées. Elle est dans le temps Hier, j’ai fait une story en disant que j’ai fait une sieste jusqu’à 15h. L’autre jour, j’ai eu un rendez-vous client qui s’est reporté. Je suis allée à la plage, j’ai passé ma journée à la plage. Moi, le pourquoi je fais ça. Ma première motivation c’est ça : kiffer ma life. Profiter du temps, vivre dans un endroit qui me fait vibrer.
J’ai déménagé au bord de la mer. C’est partir dans un mois et deux jours à Bali, y travailler et y rester 2 à 3 mois. C’est vivre ces expériences là. Combien de fois dans une semaine, je peux me dire Mais wow, qu’est ce que j’ai la chance ? Qu’est ce que j’aime ma vie ? Pour rien au monde, je reviendrai à ma vie de Wonder Woman, de Salariée d’avant qui travaille 10/12 heures par jour, les weekend et qui n’a plus de vie à courir partout. Pour rien au monde. Donc ma première motivation, c’est ça. Très égoïstement. Mais du coup, le message derrière, c’est de dire et c’est de diffuser au monde et aux gens qui m’écoutent et qui, du coup, ont connu un burn-out et donc qui sont encore dans le format Wonder Woman salariée en disant c’est dégueulasse la vie, on n’a pas le choix. Il faut travailler comme ça jusqu’à la retraite. Et qui sait qu’à la retraite on pourra profiter de la vie ?
En fait, moi, ce qui me fait vibrer, c’est de partager aux autres que non. On n’est pas obligé de s’infliger ça. On n’est pas obligé de vivre une vie comme elles l’ont vécu. (qui les a menés au burn out.) Voilà une vie de souffrance, de course. On peut choisir de vivre autrement. Et c’est possible puisque j’y suis arrivée et que je ne suis pas plus intelligente que les autres. Donc moi. Voilà, ça, c’est vraiment ça qui me donne envie de montrer que c’est possible, de montrer que c’est une décision à prendre et qu’une fois qu’on prend cette décision, eh bien il s’agit de poser les bonnes actions, comme je les ai raconté tout à l’heure, de dépasser ses peurs, de gérer ses émotions. Parce que ça, encore une fois, on ne peut pas faire l’impasse dessus. Et je ne connais aucun entrepreneur qui n’a jamais eu la trouille. Mais qu’on peut y arriver et que même si ce n’est pas facile et que même si des fois, c’est inconfortable, au bout du compte, le résultat et l’enjeu, il en vaut mais alors largement la peine. Et moi, c’est vraiment ça qui me donne envie de communiquer et d’exprimer ce que j’y trouve vraiment mon compte. Parce que non seulement je kiffe ma life. Mais en plus, plus je la partage, plus ça inspire les autres. Et ça leur dit : “Mais bon sang, ouais, pourquoi moi finalement je n’y aurais pas droit ?” Et moi, mon message c’est c’est ça ? Et c’est vraiment l’idée qu’on peut redevenir acteur de sa vie et qu’on peut prendre des décisions qui sont certes pas faciles, qui certes ne vont pas plaire à tout le monde, qui certes vont être inconfortables, mais que tout ça, c’est pour un mieux, pour un mieux être et pour un épanouissement bien plus important que de retrouver son petit CDI confortable avec son petit salaire à la fin du mois. Bah moi, je ne vois pas la vie comme ça.
Comment accompagnes-tu les gens avec ton entreprise Envol et moi ? Qu'est ce que tu proposes ?
Aujourd’hui, j’ai plusieurs offres.
J’ai une première offre et c’est là où généralement les gens me rencontrent quand ils viennent de tomber en burn-out. Ou encore que c’est frais, on va dire et qu’ils cherchent des réponses à leurs questions. Donc j’ai un groupe Facebook qui s’appelle “Rebondir après un burn-out” qui compte plus de 3000 personnes aujourd’hui. Malheureusement, j’ai envie de dire un peu car ça veut dire qu’on est loin d’être seul. Si vous êtes concerné, vous êtes loin d’être seul. Donc c’est un groupe où il y a des échanges, chacun se rassure, chacun pose des questions, sur lequel j’interviens régulièrement pour des webinaires, des conférences en ligne, pour donner un autre regard sur ce qu’ils sont en train de vivre, pour donner un autre éclairage. Là aussi, inspirer et dire OK, c’est difficile aujourd’hui mais grâce à ce que vous êtes en train de vivre aujourd’hui, vous allez peut-être vous poser les bonnes questions et réussir à changer de vie pour une vie beaucoup plus belle et beaucoup plus épanouissante demain.
Donc ça, ça donne déjà un petit peu une lueur d’espoir et je propose un programme depuis le 2 juin qui s’appelle “Sortir du burn-out”, qui est la première étape pour rebondir. Parce qu’en fait, on veut toujours rebondir. Bien évidemment quand ça nous arrive, après un burn-out, ce qu’on veut c’est soit vite repartir dans sa vie d’avant soit vite pouvoir rebondir vers autre chose. Sauf qu’il y a une étape intermédiaire. Et cette étape intermédiaire si on la grille, si on va trop vite et bah on ne prend pas les bonnes décisions et on ne recharge pas suffisamment ses batteries. Donc le programme “Sortir du burn-out”, c’est justement vous aider à vous poser les bonnes questions, comprendre ce qui vous arrive, comprendre et connaître les clés pour retrouver de l’énergie. Donc je vais être accompagner de partenaires naturopathes, sophrologues qui vont nous aider à connaître l’alimentation qu’on doit avoir connaître. Comment calmer et gérer ses angoisses ? Comment, avec la sophrologie, peut être retrouver un petit peu plus de sérénité et de confiance.
Donc ça, c’est le premier programme qui, pour moi, a vocation à leur permettre de mettre le premier pas à l’étrier pour pouvoir justement rebondir sans aller trop vite. Une fois que cette phase là, elle est accomplie. C’est-à-dire qu’on a retrouvé de l’énergie, qu’on a pris un petit peu de recul et on se pose les bonnes questions. Là, effectivement, on a envie d’aller plus loin, se dire bon, qu’est ce que je pourrais faire de ma vie ? Et donc je propose le forfait “équilibre” qui va nous permettre d’aller beaucoup plus loin dans la compréhension du “Pourquoi j’ai fait un burn-out”. Parce que le burn-out, comme je le dis souvent, est une rencontre entre une personnalité et un contexte. Ce n’est pas de la faute du méchant employeur si on est tombé, même si ça ne plaît pas que je dise ça. Mais on a aussi une part de responsabilité qui fait que pourquoi on n’est pas parti, pourquoi on n’a pas été ou qu’on a été trop loin, pourquoi on n’a pas su dire non à l’autre.
Voilà. Donc il y a aussi une réflexion et une introspection à avoir pour être capable de se transformer et ne pas continuer avec les mêmes fonctionnements. Parce que sinon, demain, même si vous changez d’entreprise, changez de poste, rien ne bouge, mais quelque part vous n’êtes pas à l’abri de ne pas rechuter. Donc déjà comprendre ça, comprendre ce qui s’est passé pour pouvoir mieux se préserver et ensuite réfléchir et mettre en place et revenir vraiment se reconnecter à soi pour retrouver le projet professionnel qui me redonnerait envie de retravailler. Parce qu’après un burn-out, on n’a pas forcément toujours très envie de retourner travailler. Et donc ça c’est le deuxième forfait et le troisième forfait, c’est le forfait “liberté” parce que là aussi, quand on a connu un burn-out, on a souvent l’envie de ne plus avoir de patron. De se lancer en tant qu’entrepreneur et donc là, dans ce forfait, j’accompagne ces personnes à annoncer leur activité. Donc je leur confie tout ce que j’ai moi-même appris avec mes coachs et aussi, du coup, tout le mindset, tout le travail intérieur qu’il faut avoir fait pour être entrepreneur mais ne pas se ré-épuiser dans l’entrepreneuriat, donc savoir se préserver aussi et gérer ses émotions.
Pour finir : Quels sont tes projets ? Quelles sont tes ambitions pour les mois ou les années à venir ?
Mon ambition à très court terme, c’est vivre mon expérience de digital nomade. Parce que pour la petite histoire, je rêve de devenir une digital nomade, c’est-à-dire de pouvoir travailler de partout dans le monde depuis que j’ai démarré mon aventure. Mais là aussi, j’ai été confrontée à beaucoup de peurs et de freins qui ont fait que je n’y suis pas allée plus tôt. Et donc là, Bali, c’est ma première expérience où je pars toute seule. 18 h de vol, toute seule, sans connaître personne et vivre cette expérience avec un réel mixte d’enthousiasme, de peurs, d’appréhension. Mais je suis plus enthousiaste que apeurée.
Et mon projet pour les prochains mois, c’est de continuer. Je compte passer deux/trois mois en Indonésie. Je compte finir l’année sans doute en Algarve, au Portugal. L’année prochaine, je compte partir deux/trois mois en Thaïlande. Enfin, voilà, je veux vraiment installer ce mode de vie. Je ne dis pas que ça va durer toute ma vie, mais en tout cas, là, j’ai envie de voir comment ça va se passer et si cela va me plaire.
C’est ma première priorité, très égoïstement. Mais je pense aussi que ça va parler aux gens qui me suivent et qui m’écoutent, qui sont dans ma communauté, et qui rêvent justement de cette liberté. Donc, pour la petite histoire, pour arriver à ça, j’ai quand même vendu ma maison. Toutes mes affaires tiennent dans le coffre d’une voiture. Et je suis passée à un mode de vie de couple séparé où mon mari et moi, on ne vit plus ensemble et on se retrouve les week end et pas tous les weekend. Et là, bah quand je serai parti pendant 3 mois, on se se verra pas pendant ce temps là. Donc ça a été aussi tout un tas de décisions et d’étapes. Et comme quoi, la liberté, on peut l’avoir mais il y a des contreparties aussi.
Après, dans mes autres projets, je réfléchis à écrire un livre. J’ai envie d’écrire un livre sur ma méthode, mon expérience. Et j’ai envie de pouvoir commencer à partager cette expérience avec peut-être d’autres coachs qui ont envie de mieux comprendre comment aider des personnes qui ont traversé un burn-out. Donc ce qui serait pour moi une nouvelle étape dans le développement de mon entreprise. Et ça me fait plutôt bien envie.
Donc voilà les projets que j’ai dans les dans les mois qui viennent.
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